Ballade (très original comme titre hein)

Reira était sortie ce matin-là, seule en plus. Il n'était pas très tard mais disons qu'elle en avait eut marre de rester cloitrée dans sa chambre d'hotel à attendre on ne savait trop quoi. Elle avait commencé à écrire une nouvelle chanson pour Trapnest la veille mais l'inspiration lui avait manqué au milieu de la nuit et elle était tombée de sommeil.

Elle s'était reveillée quelques heures plus tôt, affalée sur son bureau, quelques boules de papier froissé par terre autour d'elle. Elle avait voulu s'y remettre mais rien n'y faisait. C'est à peu près là qu'elle avait décidé de sortir, pour changer d'air. Et puis peut-être pour trouver l'inspiration. Si le dieu de la musique ne venait pas à elle, elle irait à lui !

Donc après une bonne douche et l'enfilage express de bottes, robe, chapeau et lunettes afin qu'on ne la reconnaisse pas dans la rue, elle se trouvait maintenant dans la galerie marchande du centre commerciale à flaner, son habituel sourire enfantin ornant ses lèvres maquillées. Elle observait les vitrines, mais aussi les gens. Cette masse de personne faisant leurs petites amplettes. ça lui donnait bien envie de faire pla même chose tiens ^__^

Reira ne rêvait pas vraiment de redevenir quelqu'un d'anonyme, elle avait beaucoup trop travaillé pour en arriver là. Mais parfois, il y avait cette douce nostalgie d'avant. Cette nostalgie qui la prenait parfois alors qu'elle repensait à son adolescence par exemple. Elle aurait vingt trois ans cette année, qu'elle était vieille !

Ses pensées plus ou moins futiles s'évadèrent d'elles-même lorsqu'elle passa devant une petite boutique de bijoux. Elle s'arrêta, emerveillée devant les pierres précieuses. Ce n'était pas qu'elle avait déjà de grands gouts de luxe, mais elle aimait bien ces choses-là. Certaines étaient vraiment jolies.

« Je déteste faire les magasins, je déteeeeste faire les magasins ! » se répétait Sumie inlassablement, en marchant justement vers le centre commercial le plus près de chez elle.

Elle s’était réveillée ce matin là, un beau matin ensoleillé, sans pouvoir trouver de paire de chaussettes convenable. Elle ignorait cependant où elles s’étaient cachées, et c’est pourquoi elle fouilla sa chambre de A à Z sans pouvoir en trouver de propres (mais elle tomba bien sur quelques chaussettes abandonnées, sans jumelle, des socquettes trouées, des bas filés…). Certaine qu’au moins le trois quarts de ses possessions se trouvaient chez sa meilleure amie, chez qui elle passait plus de temps que dans son propre appartement, elle enfila les premiers vêtements propres qu’elle trouva et sortit de sa chambre en claquant la porte, comme à tous les matins.

« Tu peux pas faire moins de bruit ? lui fit son frère, déjà attablé devant un journal et une assiette contenant les vestiges de ses toasts (il ne mangeait pas ses croûtes, le vilain).
- Désolée, j’suis pressée, oniisan.
- Au fait, si tu pouvais ranger ta chambre, ce serait bien; c’est un véritable capharnaüm !
- Pfft. Ouais, on verra. »

Irritée, elle enfila une paire de converses noires et un veston en velours de la même couleur. En jetant un dernier regard courroucé à son grand frère, aîné d’un an, elle ouvrit la porte, et la claqua deux fois plus fort, juste pour l’énerver. Puis, descendit les escaliers et déboucha finalement sur la rue.

Elle se dépêcha, à petites enjambées gracieuses, de rejoindre un autre bloc d’appartements, à quelques coins de rue de là. Cependant, le système d’interphone resta silencieux, désespérément muet lorsque son doigt empressé appuya à répétition sur le bouton du numéro 365, Nakamura Junko. Déçue, elle se félicita d’avoir pensé à prendre son porte-monnaie, puisqu’elle devrait sans nul doute se rendre à l’endroit qu’elle exécrait le plus. L’abomination planétaire. Ou du moins, de sa planète à elle : le centre commercial.

Plantée devant les portes coulissantes automatiques, Sumie se demandait encore ce qu’elle faisait là, alors que les acheteurs pressés, fillettes hyperactives et fashion-addicted la bousculaient au passage. Elle se décida finalement, après quelques longues secondes, à entrer, emportée par la vague de monde. L’atmosphère l’étouffait déjà, et elle hésita fortement à rebrousser chemin alors qu’elle se dirigeait vers un magasin où une amie travaillait. Une boutique où elle pourrait acheter un panier plein de chaussettes, après quoi elle retournerait chez elle embêter son frère, Toshiyuki.

La jeune femme passa, sur son chemin, devant la vitrine bien garnie d’un bijoutier. Curieuse, elle retourna sur ses pas et se posta juste à la gauche d’une autre fille, qui semblait, comme elle, bien aimer les choses scintillantes. Elle soupira bruyamment, et avec un air mélodramatique :

« Ah ! C’dommage. C’est très joli, mais j’suis complètement fauchée. »

Elle regarda, du coin de l’œil, l’autre lèche-vitrineuse, et calmement, lui sourit très sincèrement. La fille était vêtue d’une robe, et portait un chapeau et des lunettes de soleil, même à l’intérieur du centre commercial. Sumie fit un sourire en coin, amusée, puis reporta son regard vers la vitre.

« Me dit pas que t’es en train de choisir quelque chose ? Halala, c’que t’es chanceuse ^^ Moi je prendrais bien celui-là, ou celui-là, ce sont mes couleurs préférées. »

Elle pointa, simultanément, un petit pendentif en émeraude, puis un autre, sensiblement pareil, cependant incrusté d’un morceau de topaze. Elle soupira de nouveau, quoique sensiblement moins fort. Des choses qu’elle ne pourrait jamais s’offrir, même en économisant toute sa vie. Son boulot ne le lui permettrait sans doute jamais.

[Désolée pas très long, mais chuis pressée, et je voulais ce topic xD *catégorique*
Edit : Voilà, j'ai rajouté des trucs avant que tu ne postes, mais c'est sensiblement la même chose pour les dialogues xD]

[Ah ce point ? ^^ J'ai vu les changements, la longueur m'allait très bien avant aussi, t'en fais pas ^^]

Reira était toujours devant cette vitrine, à observer la moindre petite pierre brillante. Devant ce bijoutier, son regard ne savait plus vraiment vers quoi se diriger. Il allait par ci, par là... S'il avait pu aller partout, il l'aurit fait, sans aucun doute. Et dire qu'à la base elle était juste sortit prendre l'air, et potenciellement trouver l'inspiration. Elle ne savait pas vraiment si elle la trouverait dans un caprice tel qu'un nouveau bijoux... mais en tout cas, la tentation était quasi extrême.
Trop subjuguée par les cailloux à forte valeur, elle ne remarqua pas tout de suite la jeune fille qui s'était arrêtée à sa gauche. Enfin elle l'avait vu du coin de l'oeil, mais elle n'avait pas vraiment fait attention.

Elle ne put par contre pas l'ignorer d'avantage quand cette dernière se mit à parler. Au début, elle ne s'adressa pas à elle alors même si Reira écoutait ce qu'elle disait comme la bonne indiscrete curieuse qu'elle était, elle fit comme si de rien était. Elle continua à regarder dans la vitrine. Mais après un rapide mouvement de tête sur le côté, elle vit la jeune fille lui sourire. Elle fit de même, rien au monde ne pouvait empecher Reira de sourire. Et même si celà ne devait pas se voir derriere ses lunettes de soleil, ses yeux pétillaient. Sa voisine de leche-vitrine déclara qu'elle était chanceuse... oui c'était certain. Reira savait la chance qu'elle avait, non seulement de pouvoir s'offrir une pierre précieuse comme un vulgaire caprice, mais aussi pour un tas d'autres choses. La diva regarda ensuite les deux bijoux que préférait la jeune fille. En effet ils étaient très jolis et pour tout dire, Reira avait également flashé sur la topaze. Elle haussa les épaules en lançant

En fait, j'hésite encore ! Je ne sais pas si c'est très résonnable !

Elle se repencha sur la vitrine, toujours le sourire aux lèvres.

En tout cas, c'est vrai que ces deux-là sont magnifiques ! J'aime bien les rubis aussi, comme ça, au fond !

Elle appuya son doigt sur le mur de verre qui la séparait de toutes ces tentations pour désigner plus loin un anneau en argent, sertit de minuscules petits rubis éclatants. Et puis elle retourna la tête vers son interlocutrice d'un ton indecis et à la fois legerement amusé

Cruel dilemme...

Et puis elle ajouta, un ton plus bas en se parlant plutôt à elle-même, avec l'index sur ses lèvres et les yeux levés vers le plafond, en signe de reflexion...

Mais Takumi trouve que les topazes me vont mieux...

Elle fit une legère grimace, n'arrivant toujours pas à se décider. Ni sur le bijoux à choisir, ni sur le fait qu'elle devait oui ou non véritablement se l'acheter...

Réajustant le bas de son jean délavé sur le dessus de ses baskets foncées, Sumie en profita pour regarder les pierres qui étaient le plus près de l’allée, de l’autre côté de la vitre; s’y reposaient des améthystes scintillantes, des aigues-marines écumeuses, mais ce furent les pendentifs sertis de fragments de jade qui attirèrent particulièrement son regard émerveillé. Les yeux brillants, elle releva son regard vers l’autre fille, qui finit par lui avouer qu’elle hésitait sur le fait d’acheter ou non. Sumie lui fit savoir son opinion, l’air assuré à cent pour cent qu’il était le bon :

« On s’en fout, qu’ce soit raisonnable ou pas ! Si t’as les moyens, fonce, ces trucs sont superbes ! »

Le sourire aux lèvres, les poings à moitié levés en l’air, Sumie reprenait son rôle de la joviale inconnue qui aimait tout le monde. En fait, ce n’était pas qu’un rôle, c’était vraiment elle. Aucun ennemi connu à son dossier, à vrai dire. Ou du moins, aucun ennemi permanent; son frère la haïssait souvent pour des périodes de longueur indéterminée, puisqu’elle était d’un naturel calme et posé contrairement à lui, ce qui le rendait relativement jaloux. La jeune femme se tourna de nouveau vers la vitre lorsque l’inconnu aux lunettes lui pointa un superbe anneau serti de plusieurs rubis étincelants, rouges comme le crépuscule de l’été Indien. Cruel dilemme, disait-elle ?

« Tentation extrême, renchérirais-je même ! » poursuivit l’éclairagiste avec le même air amusé.

La fille au chapeau sembla murmurer quelque chose, mais Sumie n’était pas curieuse au point d’être indiscrète, et c’est pourquoi elle se tut, faisant la sourde oreille. Elle aurait certes pu lui demander ce qu’elle avait dit, limite la harceler pour qu’elle répète sa phrase, mais non. Elle préférait de loin s’occuper de ses affaires, aussi altruiste soit-elle, lorsque les gens ne demandaient pas son avis ou son aide. Remarquant alors qu’elle faisait preuve d’une grande impolitesse, se mettant ainsi à causer avec une inconnue sans se présenter convenablement, Sumie s’inclina devant l’autre.

« Au fait, je suis Sumie Ryuuzoji. Enchantée, mademoiselle ! » se présenta-t-elle brièvement.

Avec un sourire sincère à son interlocutrice, Sumie tira vers le bas le tissu de son t-shirt long vert lime, sur le devant duquel se dessinait un énorme trèfle à quatre feuilles. Sans signification particulière pour elle, la jeune femme l’avait simplement trouvé sympa dans une petite boutique pas chère dans laquelle elle s’était achetée plusieurs de ces chandails à dessins comiques, de plusieurs couleurs différentes. Tout d’un coup, ça lui évitait de revenir dans cet endroit qui lui donnait tantôt des frissons, tantôt des bouffées de chaleur étonnantes.

Si la diva avait littéralement pu se coller contre la vitrine, qui sait si elle ne l'aurait pas fait ? Mais ce n'était pas très convenable, et une poupée de porcelaine comme Reira essayait tout de même de limiter son comportement. Alors elle se contentait de rester là, emerveillée par tous ces reflets aux mille couleurs, le bout des doigts posés sur la vitre comme une enfant... en plus classe xD
Elle commença doucement s'appuyer d'une jambe sur l'autre, en témoignage de son hésitation. Hum... et si c'était encore une bêtise ? Rhooolala, son cher Takumi ne la louperait pas T__T. Non pas qu'elle était incapable de prendre ses décisions toute seule mais elle en avait souvent prises qui auraient pu avoir des conséquences de mauvaise jusqu'à pour ainsi dire...dramatiques. C'est pourquoi elle réflechissait toujours à deux fois... ou à trois ou quatre fois même.
L'inconnue ne semblait pas voir les choses du même oeil. "On s'en fout", c'est ce qu'elle disait. Reira trouvait ça beau, une telle sincerité envers une personne qu'elle ne connaissait pas. Son charmant sourire s'élargit.
Et il s'élargit encore d'avantage lorsque son interlocutrice rencherit sur son commentaire. "Tentation Extreme" ? Elle ne croyait pas si bien dire. Notre diva était une vraie pie : incontrolablement attirée par tout ce qui brillait. Elle se mit à rire, un rire lui aussi sincère et sans moquerie. Elle avait totalement raison cette jeune fille, totalement...

Oui ! C'est exactement ça !

Elle continua quelques instants à se poser la question sur les gouts de son leader et ami. Reira préférait tenter d'anticiper la réaction de Takumi. Si il aimait bien sa petite folie, il se montrerait moins dur. Elle le connaissait bien l'ami basiste ^__^ Une chose dont profiter avec modération tout de même. C'était à se demander pourquoi elle faisait attention à ce qu'il pensait. Après tout elle faisait bien ce dont elle avait envie, non ? Et puis avec un peu de chance, il ne désaprouverait pas qu'elle soit sortie seule sans le dire à personne pour aller vagabonder dans un lieu public bondé de monde et s'acheter encore une "babiole" au prix exorbitant. Mouais... vu comme ça c'était pas sur :/

Elle sortit de cette parenthèse intérieure pour ne pas négliger la présentation de son interlocutrice. Et d'ailleurs, Reira s'inclina legerement en avant en suivant son exemple.

Hajime Mashite Sumie-San ! Je m'apelle Laylah... Laylah Sokiwada !

u__u Reira... Vilaine menteuse ! Ce n'était pas qu'elle aimait ça, mentir. Mais on lui avait dit que c'était mieux ainsi. Et puis ce n'était pas un vrai mensonge, elle s'apellait reellement Laylah. Et le nom... ce n'était qu'une déformation. Si elle avait donné le vrai, autant se ballader en ville en chantant et sans lunettes de soleil, peut-être même avec une pancarte lumineuse indiquant "Reira, Chanteuse de Trapnest".
Est-ce que le stratagème marcherait ? Elle n'en avait aucune idée. C'était la premiere fois qu'elle rencontrait quelqu'un aussi naturellement dans la rue. ça lui faisait même de la peine de ne pas pouvoir donner sa véritable identité à une personne aussi sympathique que cette jeune femme. Mais il était rare de tomber sur quelqu'un qui n'avait jamais entendu parler de Trapnest. ça aurait été possible au fond d'une grotte pour quelqu'un n'ayant ni la télé, ni la radio et n'achetant pas le journal T__T
Cependant Reira reussit à peu près à jouer à ce jeu. Elle ne cessa pas de sourire et se redressa en observant sa nouvelle connaissance par dessus ses lunettes, ce qui laissait etinceller un instant l'eclat de ses yeux. Les deux leche-vitrineuses [xD] étaient très differentes, ça se voyait en un seul coup d'oeil... mais Reira aimait bien son t-shirt et ses baskets ^__^

Sumie était ravie d’avoir rencontré aussi fortuitement une personne avec qui elle s’entendait aussi bien, malgré leurs très évidentes différences. Divergences de style, de genre vestimentaire, de classe sociale… Certes les deux jeunes femmes ne se connaissaient pas depuis longtemps, même depuis trop peu longtemps pour qu’elle puisse juger, mais elle était plutôt convaincue qu’une étrange énergie circulait entre elles-deux. Une sorte d’énergie qui faisait qu’elles s’entendaient à merveille. Drôle d’événement qu’elles se soient rencontrées par hasard, non ? En tout cas, Sumie était ravie de sa rencontre avec la jeune femme.

L’éclairagiste était visiblement très heureuse que son interlocutrice soit d’accord avec elle. Voir son opinion confirmée par une tierce personne était toujours très réconfortant pour l’ego. Non pas que ce dernier soit démesuré chez Sumie, loin de là (elle était très modeste, même), mais ça faisait toujours plaisir. La jeune nipponne se demandait tout de même à quoi pensait l’autre jeune adulte. Pourquoi hésitait-elle autant ? Elle avait visiblement les moyens, et si elle avait été à sa place, Sumie n’aurait pas tergiversé aussi longtemps. Elle se serait élancée dans la boutique et aurait acheté celui qui lui plaisait le plus.

D’après elle, son interlocutrice avait un petit faible pour le topaze qu’elle avait montré quelques minutes avant. Un autre point commun entre elles-deux, se réjouit Sumie. Après la courte présentation de ladite interlocutrice, Sumie s’étonna de son prénom.

« Laylah, dis-tu ? Marrant, prononcé à la japonaise, c’est comme ‘Reira’, la chanteuse de Trapnest ! » fit-elle avec un sourire enjoué, parfaitement innocemment.

Et non, elle ne se doutait de rien. Le fait qu’elle porte sensiblement le même prénom (plutôt rare il faut le dire, à l’occidentale) qu’une diva, et qu’elle soit vêtue d’un chapeau et de lunettes de soleil ne semblait pas tilter dans son esprit légèrement embrumé. Ça ne lui venait pas du tout à l’esprit que Laylah pouvait être « LA » Reira, une des plus grandes idoles du moment. Et à moins que Laylah ne lui dise très clairement, elle ne le devinerait probablement jamais.

Légèrement impatiente, hâtive de savoir la réponse que lui donnerait Laylah, elle sautilla sur place. Elle en avait oublié la raison première de sa visite au centre commercial : l’achat de chaussettes. Probablement rayées et multicolores, un cabas complet pour éviter de revenir avant un bon moment. Quoiqu’elle se retrouverait sans doute forcée de revenir parce qu’elle aurait sali, avec les revêtements de caoutchouc des fils qu’elle manipule toute la journée, tous ses t-shirts aux couleurs de l’arc-en-ciel.

« Alors ?! T'choisis quoi ? Tu prends, ou tu passes ? » fit-elle dans un sourire, en sautillant sur un pied et sur l’autre.

Enjouée, Sumie continuait de regarder les bijoux multicolores. Certaines couleurs n’existaient même pas dans son vocabulaire et ressemblaient plutôt à des « bleu ambré » et « vert rougeâtre » étonnants. Un sourcil arqué en voyant un étrange mélange de gris et de marron sur un pendentif, elle arrêta de sautiller un moment. La nature n’avait pas fini de l’étonner !

A mesure que Reira observait sa nouvelle connaissance, à mesure qu'elle restait avec elle, là, devant cette vitrine, elle trouvait ça tellement positif d'avoir rencontré une telle personne. C'est vrai quoi, elle n'en avait pas l'habitude. Elle se demandait à quel pourcentage s'élevaient de telles chances de vivre ce genre de coïncidences. Peut-être bien qu'elle orienterait sa future chanson sur une tout autre voie maintenant...

ça la changeait en même temps d'avoir une conversation tout à fait banale, avec une fille tout aussi simple qu'elle. Simple dans le sens où il n'y avait pas des milliards de complications, où elle ne devait pas faire attention à tout, ce qu'elle disait, ce qu'elle faisait... C'était vraiment génial, du point de vue de la chanteuse en tout cas. Cette rencontre faisait préssentir à Reira une très bonne entente à l'avenir avec Sumie. Une complicité peut-être même. Elle avait trop peu de personne de sexe féminin dans son entourage à son gout. Celà changerait peut-être...

La seule ombre au tableau était toujours le probleme du mensonge. Et la réaction de sa "camarade de shopping" face à sa présentation la laissa quelques secondes sans voix, presque attristée immediatement, sans pour autant que celà se remarque vraiment. La diva fit mine de s'étonner et d'y songer.

Ah oui tu as raison ! Comme Reira de Trapnest...

Elle resta, comme un peu rêveuse et ne su que dire d'autre. Mais elle comprit tout de suite que son petit stratagème avait quand même aisement fonctionné. Sumie ne devait pas s'attendre à ce qu'elle ne lui dise pas la vérité. Elle laissa donc la conversation suivre son court. Elle verrait plus tard ce qu'elle devrait faire. Si ça devenait trop lourd à porter pour elle, elle passerait aux aveux. Mais pas avant, elle n'en avait pas vraiment le droit. Surtout dans un lieu aussi frequenté, si jamais on l'entendait, une émeute serait à prevoir et ce n'était pas ce dont elle avait besoin pour le moment.

Sumie paraissait aussi surexitée qu'elle. Elles avaient à peu près cette même manie de sautiller sur place, d'un pied sur l'autre. Etrange l'effet que pouvait avoir de simples bijoux, n'est-ce pas ? Après un dernier regard hésitant vers son interlocutrice puis à nouveau vers les pierres précieuses, Reira craqua. Oui, elle ceda à la tentation pour s'offrir ce caprice. Et tant pis si les autres n 'approuvaient pas ! Tant pis pour les reproches de son insouciance ! Il fallait bien se faire plaisir de temps en temps non ? Et elle s'appretait même à faire plus que ça.

Bon... Allez je prends ! finit-elle par s'exclamer en tenant à peine sur place,
un sourire rayonnant sur le visage.

Elle se retourna avec entrain vers la vitrine et posa une nouvelle fois son doigt dessus, en direction du pendentif orné de topaze. Plus aucune hésitation, c'est celui-ci qu'elle allait s'offrir, c'était décidé !
Elle laissa un très bref silence s'installer avant de reprendre en regardant Sumie. C'était grâce à elle qu'elle avait fait son choix. Bien sur, elle ne la connaissait presque pas mais... elle avait envie de la remercier. Elle voulait partager ce moment avec elle et donc... lui faire un cadeau... Elle avait les moyens après tout.

Lequel te plait le plus à toi ?

Elle ne dirait rien pour le moment. Il était possible que si elle dévoilait ses intentions maintenant, Sumie refuserait son présent et ça, il en était hors de question ! Afin d'anticiper, elle entraina la jeune femme avec elle à l'interieur de la boutique.

Sumie ne se doutait de rien. Elle ignorait sincèrement que Laylah était la chanteuse de Trapnest, et pas l’ombre d’un doute ne se profilait à l’horizon. Ni même plus loin. Elle pensait pas non plus que celle qui était une inconnue une demi-heure avant lui offrirait le cadeau le plus précieux et le plus coûteux qu’elle n’aurait jamais reçu. Viendrait en deuxième place, après ce fabuleux présent, la robe de bal que lui avaient offerts ses parents à l’occasion de sa graduation de l’Université, au moment où ils étaient toujours envie. Peu avant qu’ils ne meurent, qui plus est… Mais Sumie n’y pensait pas.

Pendant la courte (et très improvisée) songerie de Laylah, Sumie se félicita de s’être arrêtée sur son chemin pour engager, en quelques sortes, une drôle de conversation avec une drôle d’inconnue. Ravie de cette impulsivité, de cet élan de socialisation qu’elle n’avait jamais eu auparavant, elle souriait constamment, et ne semblait pas prête de délaisser son sourire pour une moue quelconque. Elle garderait probablement les commissures de ses lèvres étirées plusieurs jours en repensant à ce moment.

Le regard de Laylah trahissait son dilemme. Décidément, comme on dit, les diamants (ou les topazes dans ce cas-ci) sont les meilleurs amis des femmes ! Sumie se tut après le regard hésitant que lui lança son amie de lèche-vitrine. Elle ne voulait plus influencer son choix, même si, au fond d’elle, elle mourrait d’envie de lui crier : « Allez ! Achète-le, tu le regretteras ! ». Et au fond, Sumie savait que sa copine prendrait l’un ou l’autre de ces bijoux somptueux. Les pierres invitantes brillaient sous l’éclairage artificiel de la place, et étonnamment, semblaient attirer l’œil davantage que si elles étaient à l’ombre ou à la lumière vive. Le léger éclat que leur conférait la lumière tamisée du centre commercial était pratiquement parfait pour ce genre de bijouterie.

Laylah finit par les dire. Ces mots que Sumie attendait depuis plusieurs minutes, après l’ultimatum qu’elle lui avait lancé. Elle prendrait le bijou orné d’un topaze qu’elle avait déniché, à sa plus grande fierté. Elle n’était pas jalouse de sa camarade, loin de là; mais elle se disait tout de même qu’avec un peu plus d’études, elle aurait sans doute pu s’offrir le luxe de s’acheter un ou deux de ces magnifiques bijoux. Peut-être aurait-elle à harceler son frère, étudiant en médecine, lorsqu’il aurait un bon salaire ? Sumie hocha la tête, sans raison apparente vue de l’extérieur. Mais quel métier pouvait donc exercer Laylah ? Elle ne semblait pas plus vieille qu’elle, voire plus jeune, mais voilà qu’elle avait beaucoup, beaucoup plus de budget d’accessoires qu’elle. Peut-être ses parents étaient-ils riches, qui sait ?

« J’avoue qu’avoir eu les moyens, j’aurais peut-être choisi celui-là, comme toi. » fit Sumie, hésitante. « Mais l’émeraude est superbe, aussi. »

Après une courte seconde de réflexion, Sumie renchérit :

« Je crois que j’aurais choisi l’émeraude. Mon frère me dit souvent que le vert me va bien ! » continua-t-elle innocemment, en souriant.

Laylah l’entraîna par le bras à l’intérieur de la bijouterie, et sans que Sumie ne puisse se dérober, elles se retrouvaient déjà à l’intérieur. Visiblement émerveillée, l’éclairagiste de formation ne pensait pas qu’elle pourrait un jour mettre les pieds dans un tel endroit. Elle ne l’avait jamais fait auparavant, pour ne pas se donner l’envie d’en posséder, mais là, il fallait dire qu’il faudrait qu’elle évite cette partie du centre commercial avec attention si elle ne voulait pas succomber à la tentation d’emprunter de l’argent à son frère (qui avait, en boulot d’étudiant, un revenu plus grand que le sien T_T).

Peut-être qu'elle devrait un peu plus parler avec des inconnu(e)s... Reira dans sa folle attitude du moment se posait cette grande question. En même temps, elle ne se balladait seule que très rarement. Il y avait le plus souvent Takumi, ou Nao' à ses côtés. Elle aimait passer du temps avec eux, en musique comme sans. Ils étaient amis depuis si longtemps. Ils faisaient partie intégrante de sa vie. Et même plus encore, ils étaient sa vie. Ils réalisaient un rêve avec elle, rien aurait été possible sans eux ou en tout cas, elle était incapable de l'imaginer autrement.
Et puis il fallait bien le préciser, même si elle se mettait soudainement à parler joyeusement à tout le monde, tomber sur quelqu'un comme Sumie n'arriverait surement plus. Là il y avait un réel echange. Un contact qui existait bel et bien. Reira en était tout bonnement enchantée !

Alors qu'elle trainait sa copine par le bras, comme si les deux demoiselles se connaissaient bien, ou même mieux simplement. Le sourire de la diva s'empreinta de malice. Elle avait sa petite idée qui lui trottait dans la tête. D'après ce qu'elle avait comprit des derniers mots de son interlocutrice, cette dernière n'avait pas les moyens de Reira. Ce qui était très fortement compréhensible d'ailleurs. Des personnes ayant cet argent, ça ne courrait pas les rues, surtout à son âge. Elle trépignait d'impatience devant la surprise qu'elle prévoyait, ça lui ferait plaisir, du moins elle l'esperait sincerement.
Gênée de ne pouvoir offrir la topaze, la chanteuse fut ravie de voir que Sumie avait un deuxieme choix à proposer. L'émeraude magnifique. Son frère lui trouvait que le vert lui allait bien disait-elle ? C'était tout simplement parfait !

Les deux compères étaient maintenant dans la boutique. Toute deux dans l'émerveillement le plus total. Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, Reira n'avait pas plus l'habitude que ça de fréquenter ce genre d'endroit. Elle était très portée sur les accessoires, certe, mais elle ne faisait que rarement de folie en matière de bijoux. A vrai dire, là où elle se laissait le plus aller à dépenser son argent, c'était pour ces grandes robes de princesses qu'elle se plaisait à porter. Sinon, on pouvait presque dire qu'elle était économe. La diva n'aimait pas se distinguer par son compte en banque. Elle préferait de loin se faire remarquer par ses talents de chanteuse... et pourquoi pas son sens de l'amitié et du dévouement envers ses proches.

Alors qu'elle tournait sur elle-même pour ne rien rater de toutes les vitrines de la bijouterie, elle reprit soudainement consience et se précipita, toujours en compagnie de Sumie, vers un charmant vendeur.

Bonjour ! lanca-t-elle tout sourire
J'aimerais voir un bijoux de plus près s'il vous plait ?!

L'entrain de Reira ne perdait rien en intensité, c'était même de pire en pire... ou de mieux en mieux selon le point de vue.
Tous trois s'approchèrent de la vitrine-façade dont le vendeur était aller chercher la clé pour l'ouvrir.
Notre diva nationale indiqua le pendentif à la topaze que le vendeur lui tendit. Elle l'observa, avec ce regard d'enfant qui vient de recevoir le cadeau souhaité à Nöel.

Vraiment superbe ! Et je pourrais voir celui-là s'il vous plait ?

Oui, Reira venait de demander à voir de plus près l'émeraude. Le vendeur la sortie de la vitrine et la lui mit en main. La jeune fille sourait toujours, elle ne pouvait decemment pas s'arrêter de le faire.
Alors qu'elle aurait voulu laisser un maximum de suspence, n'y tenant plus, elle leva le bijoux à la hauteur du cou de sa copine rencontrée juste devant cette même vitrine. Les yeux de la princesse brillaient, presque tout autant que les pierres précieuses sous cette lumière si spéciale. Reira pencha légèrement la tête sur le côté et s'adressa à Sumie

Ton frère a raison, ce bijoux est parfait !

Survoltée, et sans même laisser le temps de réaction à celle qu'elle avait entrainée dans la boutique, elle décreta face au vendeur.

Je prends les deux !

La diva emboita quelques secondes plus tard le pas au vendeur qui paraissait déjà content de faire un peu de chiffre.

Et voilà que deux minutes chrono plus tard, Reira était en possession des deux bijoux, dans leurs ecrins respectifs. En sortant du magasin, elle se disait avec bonheur que ces achats totalement impulsifs seraient sources de joie. Elle s'arrêta un peu plus loin que la porte et se tourna vers Sumie en lui présentant l'écrin de l'émeraude.

Trop pressée, elle ne pouvait plus attendre pour s'expliquer. Et en sa qualité de naïve, l'idée que tout ceci puisse mettre la jeune femme mal à l'aise ou gênée ne lui traversa pas du tout l'esprit. Elle voulait seulement... lui faire plaisir et la voir sourire comme elle aimait faire sourire toutes les personnes qui l'entouraient.

Tiens, je te l'offre ! C'est pour te remercier de m'avoir aidé ! Il t'ira divinement, j'en sui persuadée !

Sur ses mots, le sourire de la diva ne fit que s'élargir d'avantage...

Sumie se sentait vraiment bien. Déjà, l’atmosphère lourde et surpeuplée du centre commercial qu’elle exécrait tant se dissipait tranquillement, lentement mais sûrement, comme on dit. Ravie d’avoir pu rencontrer, tout à fait par hasard, une jeune femme aussi charmante que Laylah, Sumie se tenait à peu près le même discours que son interlocutrice, sans bien sûr le savoir. Il fallait sans doute retirer de cette leçon que la perle rare se trouve souvent à l’endroit où l’on se doute le moins qu’elle est… et pour ne pas se douter, Sumie était la championne.

Debout, droite comme un « i », juste à côté de Laylah, Sumie continuait d’admirer toutes les merveilles que contenaient ce petit bijoutier. Des tables vitrées montraient autant de merveilles que de poissons dans l’océan. Toutes les pierres précieuses brillaient, comme tout autant de jeunes étoiles dans le ciel de la nuit… Des comparaisons comme celles-ci faisaient rêver la jeune femme d’à peine vingt-cinq ans, qui se surprit à rêver d’une vie plus aisée financièrement.

Oh, il fallait dire qu’elle vivait très bien, dans son appartement partagé avec son unique frère. Mais dans sa qualité de sonorisatrice-éclairagiste, il était naturel qu’elle ne gagne pas beaucoup, même si elle adorait son travail et qu’elle était très performante. Les membres de Blast étaient tous très gentils et appréciaient, en règle générale, son aide précieuse à leurs spectacles. La vie était belle, elle avait de nombreux avantages (dont des billets gratuits à certains spectacles des protégés de la Gaïa Corp.), et ne pouvait pas se plaindre de ne pas avoir d’amis; son agenda était toujours plein !

Mais côté monnaie, on repassera. Elle ne frôlait pas le seuil de la pauvreté, mais avait du mal à arrondir ses fins de mois. Et encore, heureusement de que son frère, avec l’argent qu’il gagnait à son boulot étudiant, payait une partie de l’appartement qu’ils partageaient, sinon, adieu Sumie, bonjours les huissiers ! Elle frissonna; elle préférait ne pas penser à de telles choses. La peur de se faire saisir l’avait toujours troublée, même si elle avait toujours payé factures et dus.

Reportant son attention sur Laylah, Sumie remarqua qu’elle demandait à un fort charmant vendeur de voir de plus près le topaze qu’elle s’apprêtait à s’offrir. Elle s’approcha en trottinant, sourire aux lèvres, et se pencha à côté de l’épaule de son amie, par-dessus son bras. Avec des yeux grands comme des cerises, des diamants plein les yeux, Sumie lâcha un « oooh » ravi, en écarquillant les paupières à la vue du bijou. Lorsque, par contre, elle demanda à voir l’émeraude, Sumie se refroidit : était-ce une mauvaise blague ? Elle avait pourtant dit très clairement qu’elle n’achèterait rien.

Laylah plaça le pendentif devant son cou. Figée, Sumie ne fit rien que sourire, même si son expression devait s’être fortement modifiée. Et en plus elle donnait raison à son frère ! Laylah affirma qu’elle prenait les deux bijoux, et dans le temps de le dire, avant même que Sumie ne puisse s’interposer entre elle et le vendeur, elle se faisait entraîner à l’extérieur de la boutique par la jeune femme, toujours vêtue de son chapeau et de ses lunettes. Elle lui offrait un écrin dans lequel, Sumie le savait, reposait le collier incrusté d’émeraudes.

« Laylah-san… » murmura-t-elle, émue. « Je… »

En fait, son expression était à mi-chemin entre « émue » et « étonnée ». Ignorant quoi dire, elle décida de prendre le cadeau. Elle savait que l’attention de sa copine de shopping était sincère.

« J’imagine que tu n’accepterais pas un refus… » rigola-t-elle donc, en se saisissant avec force précaution de l’écrin, qu’elle ouvrit aussitôt, le plus adroitement qu’elle le put.

Et, après une longue respiration destinée à retenir une très discrète larme qui perlait au coin de son œil, Sumie enfila la chaîne d’argent à émeraudes qu’elle avait reçue. Elle balaya ses cheveux longs de devant ses clavicules, afin que le pendentif soit bien en évidence. Son sourire reprit de plus belle. En plus, le pendentif s'accordait parfaitement à son chandail vert lime !

« Merci, Laylah-san ! »

Vraiment ravie d’avoir fait la connaissance d’une personne aussi aimable que Laylah, Sumie eut la naturelle envie d’en savoir plus sur son interlocutrice, sur une gentille jeune femme qui méritait une bonne part d’attention spéciale.

« Ça te dit qu’on aille boire un truc quelque part ? Peut-être un thé ? J’ai une copine qui travaille dans un petit resto hy-per sympa ! » proposa-t-elle. « Si tu as encore des courses à faire, on pourrait se retrouver chez moi ce soir, si t’as envie. » continua-t-elle prudemment.

Elle ne voulait pas non plus que Laylah se sente agressée par la soudaine invitation xD. Même si elle en doutait, Sumie préférait être prudente. On ne sait jamais comment les gens pratiquement inconnus font réagir, même si finalement, Sumie et Laylah se ressemblaient énormément. Et elle se sentait tellement à l'aise à parler avec Laylah, que Sumie ne s'interrogeait même pas sur l'impression qu'elle faisait auprès d'elle.

Et bien voilà, Reira l'avait fait. Elle venait de dévoiler sa surprise, son petit cadeau. Restait maintenant à voir comment sa nouvelle copine prendrait ça. Bien que celà soit déjà fait, la diva redoutait à présent la réaction. Elle la prendrait peut-être pour une folle ? Une fille comme ça, qu'elle ne connaisait qu'à peine, qui offrait un bijoux sans se poser la moindre question. Etrane phénomène que cette envie soudaine. Mais Reira aimait tant faire plaisir aux gens. Peu de personnes avaient l'air de se rendre compte à quel point faire sourire quelqu'un était agréable. Reira préférait à la limite donner que recevoir... et pourtant elle aimait se faire cajoler, c'était un fait reconnu dans son entourage.

Son regard ne lachait pas Sumie, son sourire ne faiblissait pas non plus. Elle était toujours là, à lui présenter l'ecrin dans lequel toute deux savaient que se trouvait la merveilleuse chaine avec l'émeraude.

La diva voyait bien l'expression de son interlocutrice... et elle comprenait bien qu'un cadeau sortit comme ça de nul part était sans doute un peu troublant. Mais elle était patiente et ne disait rien. Sumie finit par prendre avec délicatesse l'écrin que lui offrait Reira, elle riait en disant que cette derniere n'accepterait pas un refus, ce qui était tout à fait exact. Reira tenait à ce cadeau, sincerement.

Elle tenait à voir comme Sumie serait heureuse. Il y avait toujours cette espece d'auto satisfaction de savoir qu'elle était à l'origine de cette sequence émotion et pourtant le geste n'était pas du tout égoïste, bien au contraire. Laylah n'était que pleine de bonnes intentions. Et d'ailleurs elle secoua la tête d'un signe négatif.

Bien sur que non, je tiens à ce que tu l'acceptes !

Le sourire de la princesse de Trapnest était éclatant. Tout était venu si naturellement. Elle n'aurait pas offert ceci à n'importe quelle personne qu'elle aurait croisé. Juste que Sumie et elle s'entendaient déjà si bien. Elle n'arrivait décidement pas à s'en remettre xD
Elle observa sa camarade mettre le collier d'un oeil attentif. Quand ce fut fait et que la pierre fut bien en évidence, Reira s'exclama dans un débordement de joie

Ma-gni-fique ! Il était fait pour toi !

Elle pencha un peu la tête sur le côté, comme elle en avait si souvent l'habitude. Elle était plus qu'enthousiaste, tellement qu'elle avait hausser les épaules et joint ses deux mains devant sa poitrine, admirative devant l'accord parfait entre le bijoux et le t-shirt de Sumie. Mais elle ne doutait pas que l'émeraude irait avec tout, tant que Sumie la porterait !
Alors que cette derniere la remerciait, Reira se sentit un peu gênée. Pour elle c'était comme une continuité ce cadeau, il n'y avait pas de quoi la remercier. Mais au lieu de montrer celà, elle balaya l'air de la main en lançant

Mais non c'est rien, je t'assure ! ça me fait très plaisir de le voir sur toi !

Et puis elle ajouta une phrase typiquement "à la Reira", témoignage de sa naïveté et de son état de femme encore enfant.

Devenons amies !

Oui ce genre de choses que Reira disait quelques fois quand elle avait tout simplement envie de connaitre quelqu'un et de bien s'entendre avec. C'était assez spéciale comme formulation mais elle ne s'en rendait même pas compte...
Avant la suite, elle décida de faire comme sa nouvelle copine. Elle sortit la topaze de son ecrin avec précaution, les gestes de la diva étaient fluides et paraissaient tous d'une infinie douceur. Elle accrocha elle aussi la chaine autour de son cou et rejeta ses cheveux derriere ses épaules. Et puis elle releva la tête vers Sumie en la regardant par dessus ses lunettes de soleil et demanda :

Alors ?

Est-ce que son propre bijoux lui allait aussi bien que l'émeraude allait à Sumie ? Elle espérait que oui. Elle avait en tout cas toute confiance en l'avis de sa derniere rencontre. Reira était contente d'avoir ceder à un nouveau caprice, elle ne voulait pas perdre son grain de folie !
Finalement, en parlant de mieux connaitre quelqu'un, Sumie lui fit une proposition bien interessante : poursuivre un bout de chemin ensemble. Aller boire un verre ou se retrouver plus tard. Reira ne prit même pas la peine de reflechir, elle acquieça avec bonheur

En fait, je n'avais aucune courses à faire, je faisait un tour tout simplement. Donc nous pouvons aller au petit resto de ton amie ! Mais peut-être que toi tu étais là pour acheter quelque chose de spécial et dans ce cas, je ne veux pas t'empecher de pouvoir le faire, on peut aussi se retrouver chez toi ce soir ! C'est comme tu veux !

Non, elle n'avait pas prit peur xD Elle acceuillait même l'invitation avec plaisir ! Dans tous les cas, ça convenait à Reira. Que ce soit un verre maintenant, ou un peu plus tard dans la soirée. Elle n'avait rien de vraiment prévu de toute façon. Elle pouvait aussi bien inviter Sumie chez elle... dans ce cas-là, il serait surement temps de lui réveler sa véritable identité.

Ou alors tu peux venir chez moi, si ça te dis ? Maintenant, ou ce soir... ou un autre jour ^__^

Il ne faudrait pas non plus qu'elles se battent pour se décider où aller xD

Ah ! Sumie n’aurait su bien exprimer ce qu’elle ressentait à ce moment. Elle était ravie, quoiqu’un peu troublée de voir que Laylah dépensait de faramineuses sommes seulement pour faire plaisir à une inconnue. Certes, Sumie n’avait aucun doute de la sincérité de son amie, mais tout de même… Son frère n’aimerait pas ça ! Et puis tant pis, rien à faire, elle n’enlèverait jamais cette émeraude ! (sauf peut-être dans la douche, pour ne pas que le pendentif tombe et parte dans le drain ><)

Tout cela pour dire qu’elle était malgré tout très contente, et qu’elle avait recommencé à sautiller impatiemment, passant d’un pied à l’autre très rapidement, un large sourire aux lèvres. Laylah attachait au même moment son propre pendentif à son cou. Sumie se demandait si elles allaient rester amies, après cette aventure. Certes, elle aurait adoré ! Elle et Laylah se ressemblaient sur plusieurs points, et elle n’avait jamais eu cette affinité avec sa meilleure amie (enfin, l’une d’elles) aussi rapidement. Enfin, Sumie n’avait pas une tête à chapeaux, mais ce n’était pas vraiment sa faute non plus…

« Devenons amies ! »

Les paroles de Laylah la sortirent de sa rêverie. Elle releva aussitôt le regard vers son interlocutrice (il s’était attardé un peu trop longtemps sur les lacets arc-en-ciel de ses baskets), et, dans le même sourire, lui répondit, en joignant ses mains.

« Okay ! Ça me plait, je t’aime bien, tu sais ! »

Laylah lui demanda son avis sur son pendentif en topaze. Sumie redevint sérieuse; mais ce n’était qu’une façade. Elle fit semblant d’examiner son amie sous toutes les coutures, les doigts comme un cadre photo, en tournant autour d’elle. Elle s’arrêta finalement devant elle, calmement, et lorsqu’un immense sourire éclaira son visage, Sumie rendit son verdict.

« SUGOI ! Cette couleur te va à ra-vir Laylah-san ! »

Les yeux fermés tant son sourire était large, Sumie finit par replanter son regard dans celui de Laylah. Elle acceptait son offre, mais lui disait de finir ses courses si elle en avait. Là, par contre, elle avait raison; elle devait absolument acheter ces maudites chaussettes, et aujourd’hui ! Sa bonne humeur l’aiderait à bien choisir parmi les centaines de couleurs, motifs et textures disponibles. Elle hésita un moment, puis se hasarda à proposer, les yeux sur sa montre (qui montrait quinze heures cinquante-sept) :

« Eh bien, je vais te laisser l’adresse de mon appartement, et puis, si tu venais nous rejoindre vers dix-huit heures trente ? Je nous ferai quelque chose de sympa a manger et on pourra sortir, après, si tu veux ! »

Sumie sortit de son sac un crayon à l’effigie de la Gaïa Corp., qu’elle traînait toujours sur elle, et un bout de papier arraché sur une facture de la boulangerie. Elle y griffonna rapidement une adresse, numéro d’appartement et nom complet, puis le remit à Laylah. Toujours souriante, elle salua Laylah puis la quitta, en quête de la boutique ou son amie Shiori travaillait en tant que conseillère. Lorsqu’elle y fut, elle entassa dans un panier en chantonnant une bonne vingtaine de paires de chaussettes de toutes les couleurs, longues et courtes, puis paya avec ses maigres économies (heureusement qu’il y avait des soldes…).

[Voilà, encore une fois... Gomen >< Je t'envoie un MP pour la suite xD]

L'impulsivité... et la générosité... C'était peut-être que ce Reira préférait le plus chez elle. Enfin, après sa voix bien évidemment. La voix de Reira était ce qu'elle avait de plus précieux au monde, c'était son instrument pour vivre. Si elle devait un jour ne plus pouvoir chanter, elle ne le supporterait surement pas ! Imaginez un peu, la chanteuse de Trapnest devenue muette O_o La presse à scandale aurait de quoi fabuler pendant un bon moment avec un scoop pareil ! Mais bon, Reira esperait que même avec sa santé fragile, ce cauchemard n'arriverait pas !

Elle redescendit sur terre quand Sumie accepta la proposition qui était sortie de sa bouche sans qu'elle ne s'en rende compte. Reira sourit, lumineuse comme souvent. Elle ne répondit pas un très cliché "Moi aussi je t'aime bien", elle n'en avait pas besoin, celà se voyait dans ses yeux brillants. Et puis si ça n'avait pas été le cas, elle n'aurait pas dit une chose incensée, même inconsciemment !

Ensuite, sa nouvelle copine entreprit d'observer comment son propre bijoux lui allait. Elle tourna autour d'elle alors que la princesse de Trapnest relevait le menton et dirigeait son regard vers le haut à droite. C'est qu'elle avait l'habitude de poser et d'être filmée... même si dans le cas présent, ce n'était qu'une simulation comique. Quand Sumie s'arrêta devant elle, Reira reposa ses yeux dans les siens, attendant impatiemment que le jugement esthetique tombe en se mordant la lèvre inferieure, les yeux ecarquillés. Quand le verdict fut laché, elle tappa plusieurs fois dans ses mains sous le coup de l'exitation et de la joie.

Doumo Arigatô Sumie-San ! J'espere que mes amis seront du même avis !

Elle laissa ses bras retomber le long de son corps, observant pas la même occasion son interlocutrice par dessus ses lunettes - ça devenait une vraie manie -. Comme Reira l'avait pensé, Sumie devait encore faire quelques courses, et de toute façon vu l'heure qu'il était, Reira n'allait pas trainer encore longtemps dans le centre commerciale alors qu'elle n'avait rien d'autre à acheter. Les dépenses impulsives qu'elle venait de faire suffirait pour aujourd'hui ! ça lui avait redonner une forme exellente !
Elle regarda à son tour sa montre quand Sumie lui annonça l'heure du rendez-vous chez elle. Dix huit heure trente, il était quasiment seize heure... deux heures et demi, c'était impeccable !

D'accord, c'est parfait !

La perspective de passer une bonne soirée dans un environnement different de d'habitude enchantait notre diva. ça la changerait un peu de voir de nouvelles personnes au lieu du cercle habituel... même si elle aimait toujours autant ses amis bien sur. Elle avait noté dans les paroles de Sumie qu'elle avait prononcé un "nous" qui ne la concernait pas. Son amie devait vivre avec quelqu'un alors... tant mieux ! Si cette personne était amie avec Sumie, Reira serait très contente de faire sa connaissance ! Elle ne posa pas de question, ça lui ferait la surprise !
Pendant que son interlocutrice lui écrivait son adresse sur un bout de papier, Reira, à qui le moindre détail n'échappait pratiquement jamais, vit que son crayon était de la Gaïa Corp. Elle en fut un peu étonnée mais après reflexion, les deux jeunes femmes n'avaient pas vraiment eut le temps de discuter d'autres choses que de bijoux pour le moment. La soirée serait surement riches en surprise... surtout qu'elle, elle en avait une belle aussi...

Sumie et Reira se quittèrent juste après que la chanteuse est rangé la precieuse adresse dans son sac. Elles partirent chacune dans une direction opposée.
Reira regagna rapidement son hôtel et se réinstalla à son bureau pour terminer la chanson qu'elle avait laissé de côté sur son bureau le matin même. Aujourd'hui, le dieu de la musique lui avait envoyée Sumie. Et grâce à cette rencontre, l'inspiration était revenue...

[C'est moi qui ai un peu trainé cette fois, je suis paresseuse xD On peut passer à la suite !]